Définitions

L’Arthrose


Définition

C’est une usure des cartilages articulaires.
Au niveau des articulations, il existe un revêtement spécifique qui recouvre l’os et qui permet ainsi un glissement fluide et indolore de l’articulation permettant le mouvement de l’articulation.

La composition du cartilage est relativement complexe avec notamment la présence d’Acide hyaluronique.

Cette composition du cartilage fait l’objet de nombreuses études pour essayer de mieux comprendre le fonctionnement et l’usure du cartilage.

Il faut imaginer le cartilage comme une structure ayant une certaine épaisseur et s’usant progressivement avec le temps.

Une analogie peut être faite, pour ceux d’entre vous qui ont quelques notions de mécanique, à des plaquettes de freins. Le frottement progressif de l’articulation entraîne une diminution de l’épaisseur du cartilage jusqu’à une disparition complète de celui-ci dans certains cas comme ce que l’on constate dans l’usure des plaquettes de freins.

Cette usure est physiologique (normale). Elle survient chez tous les individus, mais à des degrés différents.

Certains éléments extérieurs peuvent accélérer l’usure des cartilages et donc entraîner une arthrose plus précoce. En premier lieu, le surpoids, des traumatismes liés à certaines activités sportives, des séquelles de fracture, des séquelles d’infections articulaires. Certaines maladies entraînant une désaxation des membres peuvent également  favoriser cette usure prématurée.

Il est fort probable que des facteurs génétiques entrent également en compte dans une usure prématurée des articulations. Il n’est pas rare, effectivement, de constater une arthrose, notamment de la hanche, chez un patient n’ayant aucun facteur favorisant. L’on pense alors qu’il s’agirait d’un problème dans la qualité même du cartilage dont la dureté serait déficiente ce qui entraînerait sa dégradation prématurée.

Localisation

L’arthrose peut toucher toutes les articulations : doigts, poignets, coudes, épaules, rachis et l’ensemble des articulations des membres inférieurs.

La tolérance est variable de cette arthrose. Elle est d’autant mieux tolérée qu’elle intéresse une articulation non portante.

 

Au niveau des membres inférieurs, les articulations (hanches, genoux et chevilles) sont portantes et l’arthrose souvent mal tolérée.

Symptomatologie

L’arthrose est essentiellement responsable de douleurs. Il s’agit de douleurs dites mécaniques. Elles surviennent essentiellement lorsqu’on utilise l’articulation incriminée.

Ces douleurs entraînent progressivement une limitation de la fonction. Le périmètre de marche se réduit. Les douleurs sont souvent aggravées par la pratique des escaliers et les patients commencent par s’aider de la rampe, puis, finissent par monter et descendre les escaliers marche par marche (comme les enfants).
Les douleurs entraînent également progressivement une boiterie et la nécessité de s’aider d’une canne lors de la marche.

La disparition progressive du cartilage s’accompagne fréquemment de l’apparition d’ostéophytes. Ces « becs de perroquets » entraînent une diminution des amplitudes articulaires, cette raideur étant responsable d’une gêne fonctionnelle progressive.

Le diagnostic

 

Lorsqu’une articulation devient douloureuse et suspecte d’arthrose, un bilan radiologique peut être demandé.

Le cartilage articulaire n’est pas visible sur les radiographies standards, mais l’on peut constater des signes indirects.

Les 4 signes cardinaux de l’arthrose peuvent alors être constatés sur la radiographie :

  • pincement de l’interligne articulaire :  il existe normalement un espace entre les 2 os d’une articulation. L’on constate que les 2 os se rapprochent du fait de l’usure du cartilage.
  • Présence d’ostéophytes : ces « becs de perroquets » sont également un signe d’arthrose.
  • Condensation de l’os sous-chondral : l’usure du cartilage entraîne une réaction osseuse de condensation qui peut être constatée sur le bilan radiographique.
  • Géodes sous-chondrales :  il s’agit de cavités d’hyperpression qui peuvent apparaître.

 

Le traitement

Il n’existe pas de traitement permettant la reconstitution du cartilage articulaire.

L’on oppose un traitement médical, prescrit par le médecin traitant ou un rhumatologue ou un traitement chirurgical réalisé par un chirurgien orthopédiste.

Le traitement dépend de l’intensité des douleurs et doit être progressivement croissant.

Les règles dites hygiéno-diététiques : amaigrissement, arrêt du port de charge, arrêt des sollicitations mécaniques, etc … doivent être toujours appliquées.

En cas d’échec, un traitement symptomatique est prescrit.

La prise d’anti-inflammatoires non stéroïdiens ainsi que la prise d’antalgiques de pallier 1 améliorent souvent de façon très significative les douleurs..

L’évolution se fait habituellement vers une aggravation progressive des douleurs. L’on est alors amené à passer aux antalgiques de palier 2 en y associant des infiltrations de Cortisone dans l’articulation incriminée.

Par la suite, l’on propose depuis une bonne vingtaine d’années des infiltrations intra-articulaires d’Acide hyaluronique. Ces infiltrations peuvent se faire soit au cabinet du médecin lorsque l’articulation est  facilement accessible, soit sous contrôle radiographique lorsqu’il s’agit d’une articulation plus profonde.

Lorsque  l’atteinte est plus sévère et que le traitement dit médical devient insuffisant, l’on  propose alors un traitement chirurgical.

Les solutions lorsqu’une articulation est usée, sont soit le remplacement de cette articulation par la mise en place d’une prothèse articulaire, soit le blocage (arthrodèse) de cette articulation. La mise en place des prothèses intéresse essentiellement les articulations de la hanche, du genou et de l’épaule, l’arthrodèse, les articulations de la cheville et du pied.