Hanche

Prothèse totale de hanche


Qu’est-ce que l’arthrose de hanche encore appelée coxarthrose ?

L’arthrose de la hanche est une maladie répandue au-delà de 60 ans. C’est la destruction progressive du cartilage articulaire qui crée des douleurs et un enraidissement de la hanche. Le processus est inéluctable. Cependant, la vitesse de progression de l’arthrose est variable d’un individu à l’autre. Elle évolue par crises douloureuses avec des hauts et des bas. La douleur se localise le plus souvent dans l’aine mais peut aussi débuter de façon trompeuse dans le genou sous la hanche malade. Le périmètre de marche diminue progressivement et la raideur s’installe,  rendant de plus en plus difficile des gestes banals de la vie quotidienne comme mettre ses bas ou ses chaussettes, lacer ses chaussures, se lever d’un fauteuil bas, sortir de sa voiture, etc. le sommeil peut s’en trouver perturbé car les mouvements de rotation de la hanche provoquent une douleur qui réveille le dormeur quand il se retourne dans le lit.

Arthrose de hanche

Figure 1 : Arthrose évoluée de la hanche gauche (à droite sur le dessin), hanche droite normale.

Comment faire le diagnostic d’une coxarthrose ?

Le diagnostic de l’arthrose de la hanche est très simple dès lors qu’on l’évoque. Il repose sur une radiographie du bassin avec des clichés de face et de profil de la hanche douloureuse.

Arthrose évoluée

Figure 2 : Radiographie du bassin de face montrant une arthrose évoluée de la hanche droite (à gauche sur la radio)

Quel est le traitement de l’arthrose de hanche ?

Prothèse

Figure 3 : Prothèse de hanche

Le traitement repose essentiellement sur la prothèse de hanche qui a bénéficié de progrès récents. L’effet des antalgiques (Paracétamol) et des anti-inflammatoires n’est souvent que provisoire et ne stoppe pas la progression de l’arthrose. Il en est de même des infiltrations qui ne connaissent pas sur cette articulation particulière le même succès que sur le genou.

En quoi consiste la prothèse de hanche ?

Prothèse

Figure 5 : Prothèse de hanche

Il s’agit de remplacer les surfaces articulaires de la hanche (la tête du fémur qui s’emboîte dans le bassin) par des implants qui s’ancrent dans le fémur d’une part et dans le bassin d’autre part. fig 3

Radiographie prothèse

Figure 6 : Radiographie montrant l’implantation de la prothèse totale de hanche (ici par voie antérieure)

Quels sont les risques liés à une prothèse totale de hanche ?

Trois risques menacent la prothèse totale de hanche : la luxation, l’infection et l’usure.

La luxation est le déboîtement de la prothèse. Ce risque était important avec les prothèses de première génération car la bille d’acier qui s’articulait dans le bassin était de petit diamètre ce qui créait les conditions d’une instabilité. Par ailleurs, l’usure de la pièce en polyéthylène (plastique) du bassin pouvait être responsable de luxations après plusieurs années. Enfin, la voie d’abord chirurgicale elle-même a varié depuis les premières poses de prothèse. La section de muscles et de tendons imposait des précautions drastiques pour prévenir le risque de luxation.

Les progrès technologiques récents permettent de réduire le risque de luxation tout en privilégiant la récupération rapide après chirurgie (protocole RRAC).

Les têtes fémorales prothétiques sont maintenant de plus grand diamètre ce qui apporte de la stabilité en se rapprochant du modèle anatomique. Les matériaux ont évolué permettant d’utiliser en routine des prothèses en céramique. La tête fémorale en céramique s’articule avec un implant du bassin également en céramique : c’est ce que l’on appelle le couple de frottement « céramique / céramique » dont l’usure est infinitésimale. Si la qualité de l’os le permet, la prothèse n’est plus cimentée mais impactée ce qui permet d’utiliser ces prothèses « céramique ». Le revêtement spécifique des nouveaux implants en Hydroxyapatite permet ensuite leur intégration naturelle dans le tissu osseux.

Quelle voie d’abord pour la prothèse de hanche ?

Les voies d’abord chirurgicales ont évoluées vers des approches mini–invasives qu’il s’agisse de voie antérieure ou de voie postérieure. La voie d’abord antérieure passe entre les muscles et les tendons. La voie postérieure nécessite la section de quelques tendons qui sont ensuite réparés.

Qu’est que le protocole de Réhabilitation Rapide Après Chirurgie programmée (RRAC) ?

Développé dès les années 90 au Danemark, c’est l’ensemble des procédures permettant d’optimiser la récupération physique et psychique après l’intervention chirurgicale. L’approche chirurgicale mini-invasive est ainsi adaptée aux protocoles de réhabilitation rapide. Des expériences de pose de prothèse totale de hanche en chirurgie ambulatoire ont ainsi pu être menées avec succès. Cela s’adresse à des patients motivés sans antécédents médicaux lourds. Pour les autres, le séjour hospitalier est écourté et le retour à domicile est la règle, la rééducation en centre ne s’imposant plus qu’exceptionnellement (patient âgé, seul, dépendant).

Quand se faire opérer d’une prothèse totale de hanche ?

Il n’y a pratiquement jamais d’urgence à se faire opérer en dehors des arthroses destructrices rapides et des nécroses de la tête fémorale qui provoquent des tableaux très douloureux (hanche hyperalgique). Dans les autres cas, c’est le retentissement fonctionnel et douloureux qui fera poser l’indication. Afin de prévenir le risque infectieux un bilan recherchant  les points d’appel infectieux potentiels précèdera la chirurgie. Il comprend une consultation chez le dentiste aidée d’un panoramique dentaire, un examen cytobactériologique des urines et le cas échéant d’autres examens ciblés (sinus, vésicule biliaire, etc.). Parallèlement, un bilan anesthésique est réalisé en liaison avec des spécialistes si les antécédents personnels du patient le requièrent. Cette démarche permet de sécuriser le geste opératoire et d’anticiper les éventuelles difficultés afin de permettre une récupération plus facile et plus rapide.

Quand peut-on se lever après la mise en place d’une prothèse de hanche ?

Dès le lendemain, parfois le soir même, le patient est levé par l’équipe de kinésithérapie. L’appui complet est d’emblé autorisé sur la prothèse. La marche aidée de béquilles est reprise immédiatement et le travail des escaliers est entrepris le deuxième ou le troisième jour post-opératoire. La sortie est décidée en fonction des progrès et de l’autonomisation du patient.

Peut-on faire du sport après une prothèse de hanche ?

A condition qu’il ne s’agisse pas de sport d’impact, une activité physique n’est pas incompatible avec une prothèse de hanche. Marche, natation, vélo, gymnastique douce sont conseillés. Skier (en dehors des bosses) est possible. En revanche, les sports de combat, les sports collectifs générant des impacts, et la course de fond sont déconseillés (foot, rugby, marathon).

Quelle est la longévité d’une prothèse totale de hanche ?

Les études tendent à montrer que les implants traditionnels à couple de frottement acier polyéthylène ont une durée de vie limitée à une vingtaine d’année. Au-delà, l’usure du polyéthylène provoque des descellements des implants rendant nécessaire la reprise chirurgicale.

Concernant les prothèses de dernière génération à couple de frottement en céramique, la longévité est au moins égale à celle des implants de première génération. Il est permis d’espérer qu’elle aille au-delà mais le recul est encore insuffisant pour l’affirmer. Quant au couple de frottement métal- métal, sa mise en cause dans la survenue de pseudo tumeurs et le relargage d’ions dans la circulation générale en ont restreint l’usage.

Faut-il une surveillance particulière après une prothèse de hanche ?

Une surveillance clinique et radiologique annuelle de routine est conseillée au début puis tous les deux ans. Tout soin dentaire doit être entouré de précaution avec notamment l’utilisation systématique d’une antibioprophylaxie.

Chirurgiens pratiquants cette spécialité chirurgicale :

Dr Raphaël Barthélemy

Dr Eric Cheyrou

Dr Amalio Castanedo

Dr Amalio Castanedo